tout savoir sur le calcul des cotisations LPP en suisse

La prévoyance professionnelle représente un élément fondamental du système de retraite suisse, assurant le maintien du niveau de vie une fois l'activité professionnelle terminée. Comprendre le mécanisme de calcul de la cotisation LPP permet à chaque salarié d'anticiper ses futures prestations et d'optimiser sa planification financière à long terme.

Les fondements du système LPP suisse

Qu'est-ce que la prévoyance professionnelle obligatoire

La Loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, couramment appelée LPP, constitue le deuxième pilier du système de retraite helvétique. Cette assurance obligatoire s'applique à tous les salariés en Suisse percevant un salaire annuel supérieur à 21 000 francs suisses auprès d'un seul employeur et cotisant déjà à l'AVS. Les cotisations versées par l'employeur à la caisse de pension servent à constituer un capital qui financera la retraite du cotisant. Ce dispositif devient obligatoire dès l'âge de 17 ans pour couvrir les risques de décès et d'invalidité, puis s'étend à la couverture vieillesse à partir de 25 ans pour les personnes atteignant le seuil de salaire minimal.

Le principe des trois piliers de la retraite en Suisse

Le système suisse de prévoyance s'articule autour de trois piliers complémentaires qui garantissent ensemble une sécurité financière optimale. Le premier pilier, l'AVS, assure un minimum vital à tous les résidents. Le deuxième pilier, la prévoyance professionnelle, vient compléter les prestations de l'AVS pour maintenir le niveau de vie habituel. Enfin, le troisième pilier représente la prévoyance individuelle facultative, offrant une flexibilité supplémentaire pour améliorer sa pension de retraite. Cette architecture permet d'allier solidarité collective et responsabilité individuelle, chaque pilier jouant un rôle spécifique dans la constitution d'un revenu de retraite suffisant.

La base de calcul du salaire coordonné

Détermination du salaire annuel soumis à cotisation

Le calcul de la cotisation LPP repose sur une notion essentielle : le salaire coordonné. Cette base de calcul s'obtient en soustrayant la déduction de coordination du salaire annuel brut. Pour l'année 2025, cette déduction s'établit à 26 460 francs suisses, bien que certaines sources mentionnent également le montant de 25 725 francs. Le système prévoit un minimum assuré de 3 675 francs : lorsque le résultat du calcul est négatif ou inférieur à ce seuil, c'est ce montant minimal qui sera retenu comme base. Cette approche garantit que même les revenus modestes bénéficient d'une couverture minimale. Le salaire coordonné peut atteindre un maximum de 64 260 francs, tandis que certaines dispositions fixent un plafond à 62 475 francs pour le calcul des cotisations obligatoires.

La déduction de coordination et son montant actuel

La déduction de coordination constitue un mécanisme qui permet d'éviter une double couverture entre le premier et le deuxième pilier. Ce montant fixe, plafonné à 26 460 francs suisses en 2025 selon les données les plus récentes, représente approximativement le montant que couvre déjà l'AVS. En retranchant cette somme du salaire brut, on obtient la partie du revenu qui sera effectivement assurée par la prévoyance professionnelle. Ce système de coordination assure une cohérence entre les différents niveaux de protection sociale et évite les redondances tout en garantissant une couverture globale adéquate.

Les taux de cotisation selon l'âge

Barème des taux d'épargne par tranche d'âge

Le système LPP applique des taux de cotisation progressifs qui augmentent avec l'âge du cotisant, reflétant le principe selon lequel le besoin d'épargne s'intensifie à l'approche de la retraite. Entre 25 et 34 ans, le taux minimal s'établit à 7 pour cent du salaire coordonné. Cette proportion passe à 10 pour cent pour les personnes âgées de 35 à 44 ans, avant d'atteindre 15 pour cent entre 45 et 54 ans. Finalement, les travailleurs de 55 à 65 ans voient leur taux de cotisation grimper à 18 pour cent. Ces bonifications de vieillesse croissantes permettent d'accélérer la constitution du capital retraite durant les dernières années d'activité professionnelle, période où les capacités d'épargne sont généralement plus élevées.

Répartition entre employeur et employé

La législation impose un partage équitable du financement de la prévoyance professionnelle. L'employeur doit participer à hauteur de 50 pour cent minimum des cotisations totales, l'autre moitié étant à la charge de l'employé. Ce partage paritaire garantit que le poids financier de la constitution du capital retraite ne repose pas uniquement sur le salarié. Le calcul des cotisations annuelles s'effectue en multipliant le salaire coordonné par le taux correspondant à la tranche d'âge, puis en divisant le résultat par deux pour déterminer la part respective de chaque partie. Certains employeurs choisissent d'être plus généreux en assumant une proportion supérieure à ce minimum légal, notamment dans le cadre des prestations surobligatoires.

Cas particuliers et situations spécifiques

Cotisations pour les salariés à temps partiel

Les travailleurs à temps partiel bénéficient également de la protection de la prévoyance professionnelle dès lors que leur salaire annuel dépasse le seuil de 21 000 francs suisses. Le calcul s'effectue selon les mêmes principes que pour les employés à plein temps, en appliquant la déduction de coordination au salaire effectivement perçu. Si le résultat s'avère inférieur au minimum assuré de 3 675 francs, c'est ce montant plancher qui servira de base au calcul. Cette disposition assure que les personnes travaillant à temps réduit ne se retrouvent pas exclues du système de prévoyance, même si leur salaire coordonné calculé selon la formule standard serait trop faible.

Gestion des multiples employeurs et plans surobligatoires

La partie surobligatoire de la prévoyance professionnelle concerne les salaires qui excèdent le plafond maximal obligatoire. L'assurance de cette tranche supérieure reste optionnelle pour l'employeur, qui peut choisir d'offrir des conditions plus avantageuses que le minimum légal. Deux approches coexistent pour gérer cette dimension : la variante enveloppante, qui traite l'ensemble du salaire de manière unifiée, et la formule séparée appelée splitting, qui distingue clairement la part obligatoire de la part surobligatoire. Les caisses de pension proposant cette couverture étendue appliquent généralement un taux de conversion de 5 pour cent. Les employeurs peuvent également se montrer plus généreux en proposant des bonifications de vieillesse supérieures aux minima légaux, en cotisant davantage que le seuil de 50 pour cent, ou en assurant un salaire plus élevé que le plafond obligatoire de 90 720 francs pour 2025.

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